Ce que j’aime des animaux est leur absence d’égo. Rien à prouver, seulement être. Si nous nous rendons disponibles, les animaux nous apprennent à vivre en harmonie. En harmonie avec notre environnement physique et intérieur.
Ils sont là, naturellement, sans aucune prétention. Ils bougent, s’amusent, s’imposent quand c’est nécessaire, se nourrissent, éliminent, manifestent leur curiosité, se sauvent. Ils sont dans une totale spontanéité irréfléchie, sans arrière-pensée. Les animaux vivent dans le non-jugement. C’est ça la vraie liberté! Une métaphore m’a un jour beaucoup interpellée : «Un prisonnier peut être plus libre que son geôlier». C’est une simple question de présence et d’état d’esprit. Contrairement à ce que bien des gens pensent, les animaux ne m’apparaissent pas comme nos subalternes, une espèce inférieure. Ils sont, en fait, nos maîtres. Si nous savons bien les observer, les écouter, nous en inspirer, la vie prend une toute autre valeur. Celle de la présence à ce qui se passe dans l’ici et maintenant, avec toute l’ouverture au monde. Je suis consternée de voir les dommages considérables que nous infligeons à notre planète et, par ricochet, au règne animal. Un véritable carnage. Jamais au grand jamais, toutes espèces d’animaux confondues rassemblées à l’échelle planétaire ne réussiraient à produire un tel gâchis. Le genre humain excelle en la matière. Bien entendu, il est capable de grandes réalisations mais son opposé est d’autant plus troublant, déconcertant. Il est capable de s’autodétruire en pillant les ressources de son milieu, ce qu’aucun animal ne réussit à faire. Celui ou celle qui est capable de s’émerveiller devant un chant d’oiseaux, rire d’un chien qui se roule allègrement dans la boue ou parler aux abeilles est béni des dieux. Seuls ceux qui entretiennent cette connexion profonde et à la fois élémentaire avec les animaux sont, dans ces moments, des êtres libres et conscients.
Nathalie Aubut, Psychologue